Si ta chanson préférée est "How Soon Is Now ?" des Smiths je pense que tu es gay... Enfin bon, ça n'engage que moi et qui plus est, mieux vaut faire les choses dans l'ordre :
Mercredi 11 novembre, Concert de
Massive Attack.
En arrivant devant le Zénith, j'ai stoppé net, le temps de a) constater que je m'étais considérablement trompée dans mes calculs : il n'y a pas un rat, 5 personnes tout au plus b) choisir avec intelligence la file dans la quelle j'allais passer le reste de l'après-midi.
J'opte finalement pour celle du milieu. Au programme : écoute intensive de musique diverse et variée grâce à mon meilleur ami Todd L'Ipod, distraction drôle et intelligente avec « Je, La Mort, Le Rock'n'Roll », mon livre du moment et pensées émues pour mes camarades de classe les plus sérieux qui doivent être entrain de réviser leur contrôle de chimie (chacun ses priorités).
Le temps n'en reste pas moins long, très long, très très long, très très très etc.
Puis, alors que les gens avaient (enfin) fini par arriver, on nous fit entrer.
Dedans, déjà, il fait moins froid. C'est un détail non-négligeable pour une pauvre corse comme moi qui, même au pire de l'hiver connaît rarement des températures en dessous de dix.
Mais il faut encore attendre un peu avant que la première partie ne commence ; pour patienter j'écoute à moitié la discussion des mecs derrière moi : ils parlent du concert de Nine Inch Nails en juillet dernier (ce qui me donne envie de me retourner pour leur dire avec une certaine fierté non dissimulée que MOI AUSSI j'y étais) et de photos
fondécrantables ... Mouais, bon... Attendons
Martina Topley-Bird.
Grande fan de Tricky, et en particulier de son premier album « Maxinquaye », je ne pouvais qu'être conquise, et guess what, je le fus, complètement même. Une voix fantastique, des arrangements sublimes. Seule avec son batteur, ninja à ses heures, elle a su nous enivrer avec classe et élégance ; c'est donc pour notre plus grand plaisir qu'elle reviendra plus tard interpréter quelques morceaux avec le groupe.
© Jean-Sébastien Zanchi
Le set commence avec Bullet Proof Love, titre extrait du dernier EP « Splitting The Atom » (qui est du reste, excellent, et laisse présager le meilleur pour la sortie à venir du prochain album... auquel Mike Patton a également participé :
ooouuuh yeaaah). Puis les compositions défilent : Heartcliff Star, Babel, 16 Seeter, Rising Son en passant par Red Light et Futureproof ; tantôt agressif, tantôt sensuel, le tout n'en reste pas moins cohérent. Souvent, les morceaux montent en puissance pour finir dans le chaos le plus total : juste fantastique.
Suivent Teardrop, Psyche, Mezzanine, Angel : quatre de mes morceaux préférés joués à la suite les uns des autres... Magnifique.
Après Sage from Harm et Inertia Creeps, le groupe se retire puis ré-apparaît pour un rappel digne de ce nom (Splitting the atom, Unfinished, Marrakesh) avant de conclure sur le mythique Karmacoma. Évidement, sans Tricky, c'est différent mais ne faisons pas trop les difficiles non plus. C'était tout de même très très bien.
© Jean-Sébastien Zanchi
Pour ce qui est de l'esthétique, puisqu'il faut bien la décrire un minimum, on peut voir défiler à l'arrière de la scène sur des grands écrans une suite de nombres et de citations ayant pour but de dénoncer les travers de la société avec finesse et intelligence (chez U2 ça m'avait clairement fait chier, mais là, ça va) ; les jeux de lumière, quant à eux, s'accordent parfaitement avec la musique. Le tout créé une ambiance bien particulière qui donne une grande partie de sa force au concert.
Jeudi 12 Novembre, Concert de
Morrissey :
Oui, c'est pour ça que je parlais des Smiths tout à l'heure.
J'arrive donc devant la salle (le Zénith, toujours) légèrement plus tard que la veille sauf que cette fois, un certain nombre de personnes sont déjà présentes. Autant le dire de suite : je fais légèrement tache. Premièrement parce que je suis une fille (une des seules), deuxièmement parce que je ne réponds absolument pas au codes vestimentaires qui semblent régir l'assemblée. Mais comment dire...
jm'en tamponne.
Aussi, contrairement au précédent soir, les gens ne sont pas dans les files. Tous semblent se connaître ou bien décidés à faire connaissance : ils se parlent les uns aux autres, font des petits comités ; c'est assez cosmopolite, l'Angleterre (surtout) et l'Espagne sont également représentées.
Aux environs de 6h30 on finit par rentrer, là, je fais la connaissance d'un certain... Merde, j'ai complètement oublié son prénom... Fançois, on va dire qu'il s'appelait François... 42 ans, qui suit Morrissey depuis des années et qui était notamment à Lilles deux jours auparavant. On s'échange nos expériences scéniques et plus largement culturelles : tout ce que je connais, il le connaît déjà, ou presque, je n'ai pas grand chose à lui apprendre mais c'est toujours enrichissant de parler avec des gens comme ça.
Puis son « compagnon » (j'ai besoin de te faire un clin d'oeil ou non, c'est bon, tu piges par toi même ?) arrive et les discussions continuent jusqu'à ce que la première partie commence :
Doll & The Kicks. « François » m'avait prévenue, c'est presque aussi bueno que kinder et effectivement, pour un premier album, ça déménage pas mal. La machine est incroyablement bien rodée, les morceaux sont efficaces, la chanteuse est très charismatique et charmante « Mais elle était plus à l'aise il y a deux jours » me dit-on, « c'est certainement le fait d'être à Paris ». Je trouve l'accueil du public plutôt froid à son égard ce qui n'arrange rien. Enfin... ça n'en reste pas moins une excellente mise en bouche.
Pendant qu'on débarrasse leurs instruments, sur le rideau de fond se déroule un film composé de plusieurs extrait, entre autres Nico, une interview de Lou Reed, Joe Dolan, son déhanché et son immonde chemise jaune, les New-York Dolls puis l'extrait d'un film que je ne connais pas où l'on peut voir une femme qui s'adresse à un public qui ne nous est pas montré en lui disant de la regarder puis elle se met à hurler et au moment où elle hurle le plus fort le tissu tombe et Morrissey débarque.
Tout commence par This Charming Man, excusez moi du peu, et c'est un Morrissey très en forme que l'on retrouve. Tout au long du concert il viendra, comme à son habitude (m'a-t-on précisé... non parce que pour moi c'était la première fois alors forcément... je ne pouvais pas savoir) serrer les mains de ses fans, parler avec le public et surtout faire preuve d'auto-dérision (ce qui est fort agréable).
Quelques reprises des Smiths sont jouées (This Charming Man donc, Is It Really So Strange ?, l'incroyable Cemetry Gates qui met tout le monde d'accord, Death At One's Elbow, Ask et How Soon is Now ? interprété d'une manière très lourde, très énergique, vraiment incroyable mais qui me rappelle quand même l'époque où je regardais Charmed). Pour ce qui est du reste du Set : Black Cloud, When Last I Spoke To Carol, I'm Throwing My Arms Around Paris (qui enchante bien évidement la foule), Ganglord, One Day Goodbye Will Be Farewell, The Loop, Teenage Dad On His Estate, le mythique Irish Blood, English Heart, The World Is Full Of Crashing Bores mais aussi Don't Make Fun Of Daddy's Voice et I'm OK By Myself ce après quoi, il nous revient pour un court rappel, juste le temps de jeter sa chemise : Something Is Squeezing My Skull.
(Ceci n'est pas ma vidéo puisque moi, quand je filme je ne chante pas. Ouais ouais. Pas même au début, pas même si c'est ma chanson préférée... Ahmm. Aussi, inutile d'essayer de voir ma main qui s'agite au premier rang : je culmine à 1m55 donc,
même pas en rêve tu peux réussir à la distinguer. Par contre, y en a un, waaa comme il a les bras longs ! Mais est-ce qu'il était humain au moins ?... Bref.)
En somme un magnifique concert, avec un son impeccable, des musiciens au top de leur forme, un tout très dansant et prenant.
Mais le gros problème avec les bons concerts, c'est qu'on aimerait en faire tous les soirs et que demain, une fois de retour à Bastia... Il n'y en aura pas.
Paola Knox.