dimanche 22 novembre 2009

Don't Stop 'Til You Get Enough Smooth Thrills


"Protection For gangs, clubs, and nations Causing grief in human relations It's a turf war On a global scale I'd rather hear both sides of the tale See, it's not about races Just places, faces Where your blood comes from Is where your space is I've seen the bright get duller I'm not going to spend My life being a color"
(Black Or White)

Que dit le vieil adage ? "Le Roi est mort ! Vive le Roi !" ?
L'on voit bien que ceci n'est pas fondamentalement dénué de sens.
Nous parvenons à un moment de notre existence où la téléphonie mobile atteint son climax, où la guerre ne cesse que dans l'imaginaire commun, où l'on détourne des avions pour les faire gang-banguer (glurp) avec des tours, où l'organisation criminelle, qu'elle soit somme toute personnelle ou étatique, devient une affaire coutumière. Au milieu de ce capharnaüm mondial bruitiste, il demeure parfois quelques zones lumineuses bien ancrées, qui nous accompagnent, comme la fameuse lumière blanche lors du passage à gauche.
Si nous connaissons une croissance plus qu'exponentielle en tout genre, il est une réalité qu'il est difficile à ingurgiter, comme un porridge grisâtre et soufreteux.
Je parle de la mort de Michael Jackson.

Le catastrophisme ambiant semble trivial (je m'entends), du moins pour le sujet qui nous occupe, à côté de ce retentissement planétaire que fut le décès du King Of Pop.
Un Jeudi Noir que ce 25 juin 2009 où le monde découvrit, haletant, l'inexplicable, l'impensable, et surtout, l'inacceptable. Un 11 septembre dans nos coeurs orphelins. Un tsunami immergeant nos âmes, noyées de chagrin, entre dérive de Propofol, redescente de Démérol, et un besoin de s'injecter sa musique comme un manque, n'oublie pas ta Méthadone.
A la manière de nos anciens qui se rappellent la mort d'un autre King, Elvis Presley, nous nous souviendrons tous de notre 25 juin 2009, le corps parcouru des ineffables frissons de la sensation d'abandon.

Michael était aussi déjanté que génialement doué, et il avait su le prouver dès son plus jeune âge dans le groupe de la fratrie Jackson, les Jackson 5.
Le lutin blacky aura mangé sur la tête de ses frères avant même d'atteindre leur taille.
Puis, l'aventure solo, florissante, sublime, effrayante, cinglante, sexy en diable, aussi chaude et haletante qu'un baiser dans le coup.
L'efficacité de la musique de Michael réside dans son universalité, celle qui défie les genres et les codes, pour atteindre l'absolu.
Voguant de culte en indispensable, Michael défit les lois de la gravité, allume les pavés, démocratise le pas lunaire, et se croit au cinéma. Son cinéma, celui qu'il s'est créé, pour transcender les derniers restes filandreux d'une enfance en pointillés, écrite en sueur et en sang.
C'est parce qu'il n'était pas heureux, qu'il s'est imposé en porte-parole des causes perdues, des "We Are The World" par pelletés et des "Earth Song" par cargos.
Un doux-dingue, un peu wacky, toujours blacky, même s'il s'en est longtemps défendu, celui qui a renié sa négritude pour élever celles des autres.
Un androïde asexué, déshumanisé, sans amour et sans haine qui, pourtant, embrasait le monde de ses pas ravageurs et de son rythme à se damner.



Le sang n'est plus sur le dance-floor, mais il reflue jusqu'à nos coeurs serrés.
Le couteau se retourne encore et encore depuis la sortie de "This Is It", de Kenny Ortega, documentaire traitant des répétitions pour la tournée triomphale qui aurait marqué le retour du Roi sur une scène, pour une dernière révérence et un nouveau pas de deux avec un public transi.
Le beat est bon, et le ton est là ; danses effrénées, voix hantées, imagerie décuplée. Michael puissance lunaire. Voyage interstellaire jusqu'aux confins de l'univers.
Si tout un empire semble s'être effondré comme un vulgaire château de cartes, il est aussi de bon ton que de se dire qu'on a tous un peu de Michael en nous, une larme de groove, un soupçon d'après-vie et une lampée généreuse de javel, à employer sur le visage bien sûr.
Alors, répétons la chorégraphie de "Thriller" et gaiement, parcourons la ville, il n'y a que cela que l'on puisse faire.


"Darkness falls across the land
The midnight hour is close at hand
Creatures crawl in search of blood
To terrorize y'awl's neighborhood
And whosoever shall be found
Without the soul for getting down
Must stand and face the hounds of hell
And rot inside a corpse's shell
The foulest stench is in the air
The funk of forty thousand years
And grizzly ghouls from every tomb
Are closing in to seal your doom
And though you fight to stay alive
Your body starts to shiver
For no mere mortal can resist
The evil of the thriller "
(Vincent Price' Rap - Thriller)


Emmanuel D.

1 Psaumes:

Adama a dit…

Je ne suis pas le genre d'admiratrice hystérique. Il m'a d'ailleurs fallu deux jours pour que je réalise que c'était vraiment réel, et que je verse mes premières larmes.

Il était une légende même avant de quitter ce monde. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, il n'était pas de cette planète, ça ne peut pas être possible.

Je me demande si on lui dénichera un égal, un de ces jours. Les gens ne cessent de proclamer tel ou telle prince de la pop, reine de la pop, patati patata alors que même pas un sixième de ces starlettes ont un quelconque talent. Ca me dépite