mardi 29 juin 2010

Deutsche Musik Über Alles






Il est clair que, en matière de musique, l'Allemagne s'est toujours montrée prolixe, contrairement à nous, pauvres petits français chauvins.
Au même titre que l'Angleterre et son foisonnement incessant de groupes, l'Allemagne nous propose toujours des formations plus ou moins intéressantes, surtout dans le domaine des musiques extrêmes ; citons parmi elles les joyeux lurons de Rammstein, indéniablement reconnus, Lacrimosa, le KMFDM de Sascha Konietzko, Die Krupps, Accept, Helloween, et bien sûr, Scorpions, ces fiers papys chevronnés qui continuent d'enflammer les foules.
La new-wave n'est pas en reste avec X-Mal Deutschland, Propaganda, Deutsche Amerikanische Freundschaft (D.A.F) , la prêtresse punk Nina Hagen ou bien encore Klaus Nomi et les robotiques Kraftwerk.
La mouvance dark-wave/gothique des années 90 redonnent un coup de semonce à une scène plutôt foisonnante, souvent peu qualitative mais assurément quantitative ; ce sont donc Project Pitchfork, Deine Lakaien, Das Ich et autres Sopor Aeternus qui viennent regonfler les rangs de la musique teutonne.

J'essaie le plus possible de pas me cantonner à l'éternel carcan, c'est-à-dire à constamment redorer le blason de Rammstein encore et encore.
Non pas que le groupe ne soit pas bon, bien au contraire, mais ce sont sûrement des considérations débiles de puriste qui tente de connaître (et faire connaître) de nouvelles formations autrement plus intéressantes.
Dans l'imaginaire adolescent, Rammstein figure en bonne place aux côtés de KoRn, Marilyn Manson et Cradle of Filth, ce que j'appelerais "la Sainteté", les incontournables que tout un chacun (fan de ce genre de musique je m'entends) a un jour écouter pour se sentir fort et puissant, avec son corpse-painting sur la face et les doigts tordus par des heures de gratte endiablées pour égaler les grands.
Non pas qu'il faille blamer ces groupes (je suis moi-même souvent sujette à des relents d'amour incommensurables pour Manson et KoRn, les vestiges d'une adolescence-cheveux aux fesses et jean baggy Jennyfer).
Bref, tout ça pour dire que j'ai trouvé mon antidote à Rammstein et à l'instinct grégaire ambiant : j'ai nommé Oomph!

Balloté entre deux cultures (le chanteur Dero Goi s'époumone aussi bien en anglais et en allemand, avec la même maestria), le style du groupe oscille entre EBM (Electro-Body Music, pour les néophytes ^^), métal et gothique.
Les premiers albums sont assez confidentiels, à partir d'Unrein, en 1998, le groupe se raccroche à la branche gothique, s'ensuivront deux albums plus mélodiques, qui visent un auditoire plus conséquent, bien qu'ils divisent tous deux par leurs prises de risque (Plastik, 1999 et Ego, 2001).
C'est en 2004, avec l'album "Wahrheit Oder Plicht" et son über-hit "Augen Auf!" que le groupe connaît une véritable consécration.
Je trouve que le groupe est, qualitativement parlant, plutôt génial et novateur, même s'il faut reconnaître que tout se ressemble arrivé à un moment.
A l'instar de Rammstein et de son hurleur en chef Til Lindermann, Oomph! possède une véritable identité et une personnalité forte à sa tête.

Oui oui, j'adoooore faire de la lèche aux teutons, c'est mon petit côté allemand 1ère langue !




































































De haut en bas :
(1) KMFDM
(2) Das Ich
(3) X-Mal Deutschland
(4) Sopor Aeternus
(5) Dero Goi
(6) Oomph!
(7) Nina Hagen

dimanche 27 juin 2010

Si si la famille.

How To Destroy Angels, quel nom de merde ; en plus, c'était déjà un peu pris - Coil avait intitulé son premier album comme ça. Puis le principe est loin d'être génial. Trent Reznor se la joue en famille maintenant, "bonjour je suis heureux en ménage et je le montre", pardon mais ça fait un peu sept à la maison tout ça. Et son épouse, qu'est-ce qu'elle est moche. Quand on la voit on hésite à dire si c'est un homme, une femme ou un alien. À priori, donc, rien de bien bandant. On serait même tenter de rejeter le tout par principe ; finalement, ne préfère-t-on pas garder l'image d'un Trent Reznor génial à l'image de celui du Downward Spiral ?

Le truc, c'est qu'en faisant ça, on manque vraiment quelque chose. Parce que c'est sous-estimer la bête que de croire que le tout est a jeter. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'How To Destroy Angels est un groupe révolutionnaire, du genre qui change une vie mais ce n'est pas mauvais, loin de là. Il faut juste arrêter d'espérer qu'un jour Trent Reznor puisse nous refaire un véritable chef d'oeuvre, ne pas attendre un Fragile, Pretty Hate ou Broken bis.
Le premier Ep du groupe est téléchargeable gratuitement sur leur site et plus je l'écoute, plus il me plaît. De l'éthéré "A Drowning" au dansant "Fur Lined" en passant par le chaotique "Parasite" il y en a un peu pour tout les goûts.
Il est tout de même bon de noter l'absence de présence vocale, Mariqueen ayant une voix quasi-inexistante... (Non, je ne l'aime vraiment pas).

En clair, le plus gros défaut de Trent Reznor c'est sa compagne.

dimanche 20 juin 2010

Making Your Amends To The Dead



Le problème, avec les all-star bands, c'est que l'on s'imagine que ça va forcément cartonner. Parce que tous les éléments sont réunis pour que le succès soit indiscutable.
Et puis, c'est le fantasme de tous les afficionados un peu éclairés sur le sujet ; qui n'a jamais spéculé sur le groupe ultime, celui qui se composerait de tous nos artistes tant aimés, "Vous prendrez bien un peu de Tommy Lee à la batterie ?" et "Oh tiens ! Si on se prenait un petit Ozzy de derrière les fagots pour les vocals ?".
Enfin bref, le all-star band est une manne qui attisera forcément curiosité et intérêt.
L'émission Headbangers' Ball sur MTV en fait son principe, on a vu les Velvet Revolver, et ses transfuges des Guns'n'Roses, menés par le reptilien Scott Weiland, de Stone Temple Pilots.

A Perfect Circle, c'est un peu la quintessence de l'indé réunie en un mégaband qui détonne.
On reconnaît tout d'abord la voix et l'âme du groupe, Maynard James Keenan, chanteur de Tool, qui ici, s'éloigne de la bestialité et de la lourdeur de sa formation originale pour flirter avec des rivages plus clairs.
Puis Billy Howerdel, guitar tech pour Nine Inch Nails, The Smashing Pumpkins ou les Guns notamment.
Josh Freese, batteur des Vandals, puis de nombreuses formations telles que Nine Inch Nails, Suicidal Tendencies et j'en passe.
Troy Van Leeuwen, artiste multi-instrumentiste crédité sur de nombreux albums de néo-métal (Coal Chamber, Crazy Town, KoRn), il pallie au départ du géniallissime Nick Olivieri des Queens Of The Stone Age, en devenant un membre pilier de la formation.
Et puis, Paz Lenchantin, artiste d'origine argentine, qui officie à la basse et au violon, a collaboré à l'album "Song For The Deaf" des QOTSA et accompagne Melissa Auf Der Maur sur quelques titres de son premier album éponyme.
James Iha, guitariste, transfuge des Smashing Pumpkins.
N'oublions pas l'acolyte maléfique de Marilyn Manson, Jeordie White (Twiggy Ramirez) qui, délaissant ses frusques de petite fille dégénérée, remplace au pied levé la belle Paz à la basse.

Ce qui fait l'efficacité du groupe, c'est bien entendu l'apport de Maynard James Keenan, hurleur en chef de Tool, qui ici, fait preuve d'une certaine maîtrise pour nous délivrer des émotions plus proches de nous, tandis que Tool avait l'habitude d'un panel de sensations plutôt distanciées, âpres à l'écoute, et auxquelles il est souvent difficile d'adhérer à la première oreille tendue, tant la musique y est dense et étirée au maximum.
Le premier album, "Mer de Noms", sorti en 2000, étaye un rock frondeur, puissant, avec des moments d'accalmie qui prélude à une haine encore plus féroce.
Des titres comme "The Hollow" et "Judith" (portée par le clip haletant de David Fincher), montrent un crescendo saisissant. La sublime ballade " 3 Libras" évoque les harmonies que l'on retrouvera plus sur l'album suivant, "Thirteenth Step", sorti en 2003.
L'album connaît un certain apaisement, des chansons comme "The Package" ou "The Noose" témoignent d'un mysticisme qui leur va comme un gant.



L'année 2004 voit la sortie de l'album "eMOTIVE", album entièrement composé de reprises, avec en prime, une chanson originale, "Passive" qui rappelle les grandes heures de "Mer de Noms", dotée d'une intensité mélodique pareille à celle de "Judith" ou "Orestes".
L'intérêt de l'album est plutôt relatif, même si l'on distingue des perles telles que la reprise de Marvin Gaye, "What's Going On" et "Peace Love And Understanding" de Nick Lowe.

La qualité du groupe est indiscutable, tant et si bien (je vous fais part de mon expérience personnelle bouuuh! ^^) que ma première écoute, qui dura au bas mot 20 secondes, me fit adhérer au groupe de manière immédiate et définitive. C'était "Weak And Powerless" et je dois admettre que l'on s'en remet difficilement.
Depuis 2004, plus de nouvelles du groupe.
Et, je découvre aujourd'hui, dans mes fouineries internet quotidiennes, une petite news qui fait plaisir ; en effet, sur le site BLABBERMOUTH.NET, on peut lire ceci, daté du 18 juin 2010 :
"According to The Pulse of Radio, A PERFECT CIRCLE, the band featuring TOOL's Maynard James Keenan on vocals and Billy Howerdel on guitar, seems like it's definitely coming back to life again after a six-year hiatus. Howerdel's band ASHES DIVIDE performed at Hollywood's Viper Room on Wednesday night (June 16), where Howerdel told the Antiquiet that a full album and tour were possible for A PERFECT CIRCLE, and that the band was working on "something" that should be out later this year.

Keenan hinted to The Pulse of Radio a while back that A PERFECT CIRCLE might release new music, although not necessarily an entire album. "I doubt if we'll do any touring or, you know, do a full album," he said. "We might do some one-off shows here and there if the timing's right and it seems like a good vibe and a smart thing to do. But most likely we'll just kind of concentrate on, you know, one or two songs at a time, rather than investing all the time and money and effort into making those plastic discs that no one cares about anymore." "


Peut-être que, dans un avenir proche, verra-t-on le retour d'un des meilleurs groupes émergé de ses années 2000 folâtrant gaiement dans l'Eurodance et les télé-crochets.
Espérons que l'état d'orphelin dans lequel nous nous trouvons présentement se dissipera bientôt.
Mes agneaux, je vous salue.


Emmanuel D.